12 octobre – 6 décembre 2019
Ombre est lumière
Nicolas Daubanes

Hors les murs

Nécropole nationale de Vassieux-en-Vercors
Installation in situ, visible à toute heure, tous les jours

Depuis 2018, l’artiste Nicolas Daubanes, la Halle, centre d’art contemporain de Pont-en-Royans et le Mémorial National de la prison de Montluc (ONACVG) ont initié une collaboration scientifique et artistique sur un sujet commun : celui de la Mémoire de la Seconde Guerre mondiale et, plus précisément, sur la vie des résistants et de l’histoire des lieux de ces événements.

Suite à des mois de travail en immersion, à Lyon et dans le Vercors, l’artiste a présenté deux expositions contextuelles, l’une dans l’ancienne prison et l’autre au centre d’art.

En prolongement de ces premières phases de recherche, un nouveau volet voit le jour à Vassieux-en-Vercors sur le site de la Nécropole nationale.


Pour ce projet, à vaste échelle et en plein air, l’artiste fait converger les axes développés précédemment : la transmission de l’histoire et de la mémoire, et la question du paysage et des sites de combat.

L’installation Ombre est lumière se compose d’une grande peinture qui reproduit le terrain de la plaine de Vassieux et d’une plaque en béton-sucre qui reprend les codes des inscriptions commémoratives. Ces deux éléments s’inspirent de techniques de résistance non-armée en temps de guerre : le camouflage et le sabotage.

Si d’une part l’artiste se réapproprie un geste de protection, à savoir cacher un site-cible de possibles attaques aériennes en reproduisant l’aspect de ces mêmes lieux vus du ciel ; de l’autre, il utilise une action de sabotage plus agressive : l’insertion de sucre dans le béton, à l’instar de prisonniers qui, contraints par l’ennemi à l’édification d’infrastructures, opéraient le même geste afin de les fragiliser.

Au seuil du camouflage et de l’abstraction, l’artiste choisit un registre formel subtil, silencieux et fragile qui permet de saisir cette histoire autrement, par l’expérience sensible.

Ombre est lumière a la force d’un « anti-monument » : sa valeur mémorielle émerge dans l’implication du corps du visiteur et dans son ressenti. L’évocation de ces faits est alors plus dure car elle s’appréhende, non pas par la démonstration, mais par l’immatériel et l’absence.

Projet réalisé en partenariat avec l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre et soutenu par la Région et la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre du dispositif Mémoires des XXe et XXIe siècles. Avec la collaboration de l’Association nationale des pionniers et combattants volontaires du Vercors et du Musée départemental de la Résistance du Vercors.

En résonance de la 15e Biennale de Lyon